La "domotique spaghetti" d'aujourd'hui

La "domotique spaghetti" d'aujourd'hui

Les prémices

Depuis déjà une bonne décennie la domotique a fait irruption par la petite porte. Auparavant destinée avant tout aux gens plutôt aisés, celle-ci se résumait à une télécommande permettant de contrôler plus ou moins toute la maison. En vérité la télécommande transmettait des « ordres » infrarouges à différents boitiers permettant de contrôler différents éléments de la maison (et tout ça séparément… et aujourd’hui nous y sommes plus ou moins encore…)

Les protocoles de communication

Avant de parler domotique il faut connaître les quelques protocoles de communication sans fil qui se bataillent le marché. Les premiers protocoles sans fil sont basés sur des communications « RF historiques ». Ces communications sont sur bande de fréquence 433Mhz ou un peu moins courant 868Mhz. Ce sont les premiers protocoles utilisés avec plus ou moins de « codage propriétaire » à l’intérieur de ceux-ci.

Vient ensuite les protocoles un peu plus modernes qui peuvent aussi embarquer un peu de codage propriétaire. Les plus connus sont :

  • Le Bluetooth LE (Low Energy) ou Bluetooth 5, de plus en plus utilisé pour un contrôle directement avec le smartphone
  • Zigbee (de plus en plus utilisé et dont le constructeur qui l’a le plus porté dès le début est Philips avec sa fameuse marque Hue). Aujourd’hui beaucoup de constructeurs ont rejoint ce protocole avec de nombreuses incompatibilités (bravo !!!)…
  • Z-Wave, est plus fermé (Silicon Labs), et malgré tout le plus « geek » des 3. Beaucoup d’équipements ont été construits autour de ce protocole mais finalement assez peu par des marques connues.

Le dernier protocole est plus connu, c’est le Wifi, les équipements utilisent directement le réseau domestique. Il n’y a pas de prétentions dans ce dernier de construire un réseau propre et de consommer peu d’énergie… Mais de plus en plus d’équipements sont directement « Wifi », car plus faciles pour les novices.

Les hubs, les boitiers domotiques tiers

Dans cette jungle, il est compréhensible que l’utilisateur souhaite reprendre le contrôle de ses équipements et souvent de manière centralisée… Cependant aujourd’hui les équipementiers grands public proposent directement leur centre de contrôle, et aujourd’hui directement connectés à Internet (ce qui pose aussi problème d’un point de vue confidentialité et sécurité).

Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines, des boitiers domotiques, plus réservés à des bidouilleurs sont arrivés aussi sur le marché (on peut citer Jeedom, VeraPlus (ezlo), eeDomus, Fibaro, etc). Ceux-ci veulent offrir un maximum de compatibilité pour être le seul et unique centre de contrôle… Cependant tous les protocoles ne sont pas « rétro-concevables », et donc il faudra rester avec « la box » du constructeur…

« Au bout du compte, on se rend compte » qu’il faut toujours un boitier, une clé, un élément complémentaire… Tous les constructeurs ont voulu imposer leur solution et donc leur boitier, pour toujours « vendre » une solution supplémentaire. Nous pouvons citer « Somfy« , « Delta Dore« , etc… pour les volets roulants. D’autres font des partenariats avec des sociétés un peu plus spécialisés comme « Bubendorff » avec « Netatmo (racheté par Legrand) » et la solution « iDiamant« .

Bref de plus en plus compliqué de plonger dans cet univers… autant aller appuyer sur le bouton à coté du volet que de se faire des noeuds au cerveau.

La collecte de données et la sécurité

Ces solutions connectées ont aussi un intérêt pour le constructeur, avec une connexion internet permanente, il est intéressant de collecter des données utilisateurs. Ces données peuvent servir à but de diagnostic, ou tout bonnement de récolte de données personnelles pour encore mieux cibler commercialement les utilisateurs… Bref la domotique s’est insérée dans notre vie par la petite porte, et nous n’avons pas vu qu’elle était encore encore en train d’essayer de nous « duper »…

Pas besoin de s’étaler sur la sécurité tant elle a été abordée tant de fois (à de nombreuses conférences, l’IOT était un des sujets préférés de ces dernières années). Le time to market nous à encore conduit avec des « négligences » sur la conception d’un grand nombre d’équipements. Bien qu’aujourd’hui les équipements « mainstream » sont plutôt bien surveillés et audités, il n’en est rien pour tous les autres « équipements bon marchés ».

Mon expérience personnelle

Je n’ai pas « joué » longtemps avec la domotique. J’ai actuellement des ampoules Hue, un thermostat et un détecteur de fumée Netatmo et quelques prise Wifi utilisées essentiellement pour le suivi de consommation… Avant l’avènement des assistants personnels, j’avais utilisé le SDK de reconnaissance vocale de Microsoft pour « construire » un « Jarvis » fait maison… J’avais même fait « une skill » pour contrôler via des requêtes JSON la « box » domotique de Castorama, la « Blyssbox » (pour les volets roulants, l’éclairage et les prises)…

Cela fonctionnait bien et le proof of concept était « réalisé », et je me sentait comme dans cet épisode de TBBT. Bref une fois l’euphorie passée, j’ai plus oublier, jusqu’au jour où…

Conclusion : La victoire des assistants personnels

Aujourd’hui la domotique s’articule essentiellement avec les assistants personnels. Nous n’avions jamais eu d’API commune permettant de regrouper tous les équipements sous une même égérie. Il a fallu la percée des Alexa, Siri, Google Assistant et consort, pour enfin connaître un début d’unification. Aujourd’hui impossible de sortir un équipement domotique sans skill Alexa, sans compatibilité HomeKit, et Google Home… Les GAFAs ont encore remporté une belle victoire et avec tout ce que ça implique, soit une fois de plus la collecte de nos données personnelles…

Note: j’ai tous ces assistants, et pour moi le mieux au niveau compréhension vocale et extensibilité (skills) reste Alexa…